Le patron de la CPME veut une « méthode à la musk » pour réduire les dépenses publiques

Le 9 février 2025 par La rédaction

Ce dimanche, Amir Reza-Tofighi, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), a lancé une proposition audacieuse : créer une commission composée d’entrepreneurs pour s’attaquer aux dépenses publiques en France. S’il s’inspire de l’approche d’Elon Musk aux États-Unis, il insiste sur le fait qu’il s’agit d’une « French solution » et non d’une simple copie du modèle américain.

Une inspiration venue d’Elon Musk… mais à la française

« Je ne suis pas particulièrement fan des États-Unis, mais ils ont compris une chose essentielle : mettre un entrepreneur aux commandes d’un plan de réduction des dépenses n’est pas une idée absurde« , a-t-il confié dans une interview au Journal du Dimanche (JDD).

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Outre-Atlantique, Elon Musk a été nommé par Donald Trump pour piloter une commission baptisée Department of Government Efficiency (DOGE). Son objectif ? Réduire drastiquement les budgets fédéraux. Cependant, cette approche est loin de faire l’unanimité : accusé de servir ses propres intérêts, Musk fait face à de nombreuses critiques et poursuites judiciaires, notamment après avoir orchestré le démantèlement de l’USAID, la plus grande agence humanitaire américaine.

En France, Amir Reza-Tofighi veut une approche différente : une commission pilotée par des entrepreneurs, mais avec un cadre clair et structuré. « Si l’on veut réduire drastiquement les dépenses publiques sans dégrader la qualité des services, il faut une approche pragmatique et efficace.« 

Un gouvernement prudent face à la proposition

Interrogé sur cette idée, Éric Lombard, ministre de l’Économie, a pris soin de ménager sa réponse. « Je recueille les idées et les avis des organisations patronales », a-t-il déclaré lors du Grand Jury organisé par RTL, M6, Le Figaro et Public Sénat. Toutefois, plutôt qu’une commission, il propose une rencontre mensuelle avec les acteurs économiques pour échanger sur ces enjeux.

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Le gouvernement, sous la houlette de François Bayrou, a déjà engagé des coupes budgétaires importantes dans plusieurs ministères, avec des économies de plusieurs centaines de millions d’euros à chaque fois. L’objectif est de ramener le déficit public à 5,4 % du PIB en 2025, contre environ 6 % en 2024.

Une inquiétude pour les petites entreprises

Au-delà de la question des dépenses publiques, Amir Reza-Tofighi tire la sonnette d’alarme sur le poids croissant des taxes et des charges pour les entreprises françaises. Il dénonce un « projet de taxation des acteurs économiques » qui risque d’étrangler les PME. Parmi les mesures qui l’inquiètent :

  • La hausse des charges,
  • L’augmentation du versement mobilité,
  • La baisse du crédit d’impôt innovation.
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« Ce n’est pas un bon budget« , martèle-t-il, exprimant sa crainte que de nombreuses entreprises finissent par délocaliser ou fermer, faute de compétitivité. Pour lui, une réduction intelligente des dépenses publiques couplée à un allégement de la pression fiscale pourrait redonner de l’oxygène aux PME et aux entrepreneurs français.

Un débat qui ne fait que commencer

La proposition de la CPME ouvre un débat essentiel sur la manière dont la France peut optimiser ses dépenses sans sacrifier la qualité des services publics. Faut-il s’inspirer du modèle américain, quitte à en éviter les dérives ? Une approche entrepreneuriale peut-elle être plus efficace que la traditionnelle gestion étatique ?

Une chose est sûre : avec un déficit toujours préoccupant et des entreprises sous pression, le sujet risque de rester au cœur des discussions économiques des prochains mois.

La rédaction

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