Le 13 mai 2025 par La rédaction
Qwarks veut réconcilier les Français avec les crypto-actifs en s’appuyant sur les professionnels du patrimoine. Ancien gérant chez Rothschild, Marc Lécorché a fondé cette société de gestion pour proposer une offre encadrée, pédagogique et performante. Son objectif : démocratiser l’investissement en crypto tout en apportant rigueur, transparence et accompagnement sur un marché encore mal compris.
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TogglePouvez-vous nous présenter Qwarks et nous expliquer ce qui vous a conduit à créer cette entreprise ?
Marc Lécorché : Qwarks est une société de gestion destinée aux professionnels du patrimoine. Notre objectif est de leur permettre d’offrir à leurs clients une diversification de leur patrimoine via les crypto-monnaies, à travers un mandat de gestion clé en main. Nous avons développé une offre B2B, construite en collaboration avec ces professionnels.
Nous avons rapidement compris que la démocratisation de cette nouvelle classe d’actifs passerait par les conseillers en gestion de patrimoine (CGP), les conseillers en investissements financiers et les family offices. La crypto-monnaie reste un univers complexe, nécessitant des garanties et des mécanismes de réassurance. Notre rôle est donc d’élever le niveau de compréhension des professionnels pour qu’ils puissent en parler sereinement avec leurs clients.
Quelles ont été les étapes clés de votre parcours professionnel avant la création de Qwarks ?
Marc Lécorché : J’ai exercé pendant 15 ans en finance traditionnelle, en tant que gérant de portefeuille pour des groupes comme BNP Paribas et Rothschild & Co (anciennement Martin Maurel). J’ai rejoint BNP en 2009, après la crise financière, puis intégré Martin Maurel en 2015, avant sa fusion avec Rothschild. J’y ai développé une clientèle de particuliers fortunés.
C’est en 2020 que plusieurs de mes clients ont commencé à s’intéresser aux crypto-monnaies. J’ai alors constaté une demande croissante de diversification patrimoniale via ces actifs. J’ai présenté un exposé en interne chez Rothschild sur le sujet, qui a été bien accueilli. Toutefois, Rothschild a choisi de rester attentiste, fidèle à sa culture de prudence.
Cela m’a conduit, en 2022, à quitter le groupe et à cofonder Qwarks. Mon ambition était de créer un pont entre la finance traditionnelle et les crypto-actifs, en y apportant les meilleures pratiques. La régulation en cours, notamment avec le règlement MiCA, montre aujourd’hui que cette approche était pertinente.
Selon vous, les Français sont-ils ouverts à l’investissement en crypto-monnaies ?
Marc Lécorché : Les études réalisées avec l’ADAN montrent un taux de détention déclaré de 8 à 12 %, mais ce chiffre me semble largement surestimé. On parle souvent de panels de 2 000 investisseurs, ce qui ne reflète pas forcément la réalité nationale. ll y a en France un déficit de culture financière, comparativement aux États-Unis. Historiquement, les Français privilégient les actifs tangibles, comme l’immobilier. Ce manque d’appétence pour les marchés actions et obligataires se retrouve encore plus fortement sur les crypto-actifs. On avait déjà observé un retard similaire dans les années 2000 avec Internet.
La régulation avance, mais l’adoption par la population reste encore marginale. Mon objectif est de permettre à un maximum de Français d’intégrer les crypto-monnaies dans leur stratégie de diversification, de manière raisonnable et encadrée.
Quels conseils donneriez-vous à un particulier souhaitant investir dans les crypto-actifs ?
Marc Lécorché : L’essentiel est d’être bien accompagné. Même sur les marchés traditionnels, les biais comportementaux sont forts : euphorie lors des hausses, ventes dans la panique lors des baisses. En crypto, ces comportements sont amplifiés. Il est donc important d’avoir une vision long terme et d’être conseillé.
Nous recommandons de ne pas allouer plus de 5 % du patrimoine total aux crypto-actifs. Cette allocation peut croître dans le temps, en fonction de l’évolution du marché et de l’expérience de l’investisseur. Chez Qwarks, nous avons mis en place un questionnaire d’adéquation pour nous assurer de la capacité et de la volonté de chaque client à supporter ce type de risque.
Vous accompagnez également les professionnels du patrimoine. Comment se traduit concrètement cet accompagnement ?
Marc Lécorché : Dès la conception de notre offre, nous avons consulté une vingtaine de CGP pour comprendre leurs freins. Le premier était un manque de connaissance : ils ne recommandaient pas ce qu’ils ne comprenaient pas. Le deuxième point concernait l’absence de cadre réglementaire clair. Enfin, la volatilité des crypto-actifs était un sujet d’inquiétude.Nous avons donc structuré notre accompagnement autour de trois axes.
D’abord, la formation : une session initiale pour expliquer les fondamentaux, puis un point de gestion mensuel, des webinaires et des tables rondes thématiques. Ensuite, une newsletter hebdomadaire permet de suivre l’actualité du secteur.
Notre objectif n’est pas de transformer les CGP en experts de la crypto, mais de leur permettre d’en parler avec aisance et discernement à leurs clients.Décideurs News
En quoi Qwarks se distingue-t-elle de ses concurrents ?
Notre accompagnement et la formation de nos partenaires sont une première différenciation, désormais reprise par d’autres acteurs. Nous avons aussi été les premiers à instaurer un questionnaire d’adéquation, qui est aujourd’hui obligatoire dans le cadre du règlement MiCA.
Deuxième atout : notre équipe de gestion cumule plus de 30 ans d’expérience en finance traditionnelle, ce qui nous permet de délivrer des performances solides.
Nous disposons également d’un algorithme d’analyse prédictive, développé en interne, qui soutient notre prise de décision en gestion.
Enfin, dans une volonté continue de transparence et de réassurance auprès de nos partenaires et clients, nous avons fait le choix d’être audités par Reg Sharp, cabinet d’audit indépendant, pour notre contrôle périodique.
Quelles tendances majeures observez-vous actuellement dans l’univers des crypto-actifs ?
Marc Lécorché : L’institutionnalisation du marché est une tendance forte. Nous l’avions anticipée à la création de Qwarks, et elle s’est concrétisée avec le lancement des ETF Bitcoin en janvier 2024, suivis des ETF Ethereum.
Le soutien politique aux États-Unis est aussi significatif : les crypto-actifs sont devenus un sujet central, porté par des lobbys puissants. Des lois comme le Bitcoin Reserve Act ou le Genius Act ouvrent la voie à des stablecoins émis par les banques.
La technologie blockchain est en train de moderniser l’économie mondiale. Ayant travaillé 15 ans en finance traditionnelle, je peux affirmer qu’aucune réelle innovation n’a vu le jour entre 2008 et 2022. La blockchain, en revanche, apporte une rupture majeure.
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