Rencontre avec Clément Jorez, fondateur en octobre 2023 de La Rectorie Family Office et President de la Commission Art & Investissements plaisirs à l’Association Française du Family Office (AFFO). Clement a également co-ecrit en 2023 le livre Family Office et Famille avec Bernard Camblain.
Ce multi Family Office dès à présent constitué d’une équipe de cinq personnes accompagne une quinzaine de familles internationales d’entrepreneurs, d’héritiers, d’artistes, d’organismes sans but lucratif et de mono-family offices avec une approche à 360 degrés. Fort de son expérience débutée en 2011 et de sa double formation en droit et en finance, il se distingue par son expertise en matière juridique, fiscale, gestion d’actifs, conseil philanthropique et artistique. Dans cette interview, Clément partage sa vision, ses succès et ses projets futurs pour La Rectorie, ainsi que l’importance de l’échange et de la collaboration entre les acteurs du secteur.
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TogglePouvez-vous me parler de votre activité ?
Clément Jorez : J’ai découvert le métier en 2011 à la fin de mes études de Droit des affaires et fiscalité puis de Finance, à Paris-Panthéon Assas et à l’Univervité Paris-Dauphine. C’est un métier de conseil permettant de traiter des sujets variés et internationaux pour une clientèle exigeante, à la croisée d’enjeux aussi divers que complexes : juridiques, fiscaux, financiers, artistiques, administratifs et philanthropiques.
Après 12 années passionnantes et formatrices, tant en mono qu’en multi-family office, le moment était venu pour moi de créer ma propre structure pour accompagner au mieux les familles qui me font confiance historiquement.
Nos clients sont aussi bien des entrepreneurs, des héritiers, des artistes, mais aussi des mono-family offices et des organismes sans but lucratif. Pour chacun nous avons trois responsabilités : nous bâtissons, avec eux, une stratégie sur-mesure afin d’identifier et de challenger les opportunités d’investissements et de structuration les plus performantes en fonction de leur cahier des charges ; nous les aidons à choisir les meilleurs partenaires (après appels d’offres de banquiers, notaires, avocats, experts comptables…) et mettons en exécution leurs décisions sur l’ensemble des sujets patrimoniaux ; nous assurons dans le temps la cohérence de leur stratégie en fonction des évolutions de la famille, réglementaires, politiques et financières.
Comment vous distinguez-vous ?
Clément Jorez : Par trois dimensions. Nous nous distinguons par notre approche à 360 degrés et très internationale qui permet de prendre en compte tous les enjeux de nos clients variés : 55% des clients sont de nationalité autre que française et installés à l’étranger (Inde, Portugal, Suisse, Etats-Unis, Italie etc). L’âge moyen de nos clients est de 47 ans : nombreux parmi eux ont la volonté au sein de leurs projets financiers d’avoir un impact direct dans notre environnement social et économique. Enfin, nous avons également une activité de mécénat de competence auprès de 2 organismes sans but lucratif, d’une artiste et de 2 jeunes entrepreneurs.
Comment trouvez-vous ces clients à l’étranger ?
Clément Jorez : Les meilleurs partenaires pour notre développement sont nos clients et les interlocuteurs avec lesquels nous travaillons au quotidien à la défense de leurs intérêts.
Le bouche-à-oreille entre familles sur des sujets équivalents ou par notre réseau d’experts tels que les avocats, les notaires et les banquiers d’affaires sont également les contributeurs de notre activité à l’international.
Qu’est-ce qui vous a poussé à créer cette structure ?
Clément Jorez : Je voulais accompagner les familles de manière plus globale, notamment avec une dimension philanthropique plus impliquée et professionnelle.En parallèle, je souhaitais répondre aux besoins plus spécifiques de la nouvelle génération, très exigeante sur les projets à impact. J’ai créé en 2016 un groupe qui rassemble 50 single family officers internationaux de moins de 40 ans. Nous échangeons tous les deux mois pour partager nos compétences et retours d’expériences. J’ai constaté qu’il n’existait pas de multi-family office prenant en compte les besoins de cette génération, d’où ma volonté de combler ce vide.
Comment développez-vous votre expertise dans la philanthropie et l’art ?
Clément Jorez : Aussi bien par passion personnelle que par la proximité avec nos clients. Plus nous les connaissons, mieux nous pouvons anticiper leurs besoins. Ensemble, nous identifions les experts adaptés pour répondre à leurs exigences. Par exemple, une cliente désireuse d’aider à l’égalité des chances a décidé de mettre à disposition d’étudiants boursiers un immeuble de logements.
Nous développons aussi une activité de mécénat de compétences auprès d’une congrégation religieuse en tant que membre du Conseil Économique. Nous accompagnons également une artiste et deux entrepreneurs. Je suis par ailleurs membre du Comité de soutien d’une association de coliving entre adultes trisomiques et non handicapés (Fratries), des Amis de l’École nationale supérieure des beaux-arts et viens en aide auprès de l’Institut Imagine spécialisé dans les maladies génétiques.
Tout ceci nous permet d’avoir une vue à 360 degrés sur les évolutions du secteur. Sur la partie artistique, nous travaillons avec des artistes pour mieux comprendre leurs contraintes et y répondre efficacement.
Avez-vous un exemple de réussite d’accompagnement client ?
Clément Jorez : Nous avons aidé une famille d’entrepreneurs à gérer la transition de leur entreprise auprès de la seconde génération. Nous avons animé avec une experte une mission de gouvernance familiale pour identifier la fille repreneuse, accompagné les parents avec leur notaire et un avocat d’affaires pour la structuration juridique et financière du groupe entre les 3 enfants et participé à la mise en œuvre d’un projet philanthropique pérenne impliquant opérationnellement le cadet installé à l’étranger. La distinction du capital et du pouvoir dans l’entreprise avec l’entrée d’un fonds d’investissement minoritaire, nécessite un suivi à long terme de l’organisation patrimoniale de la famille pour assurer sa cohérence et la prospérité du groupe.
Quel conseil donneriez-vous à un client pour la gestion de son patrimoine ?
Clément Jorez : Je lui dirais de privilégier les conseils objectifs rémunérés sous forme d’honoraires, sans vente de produits. C’est une garantie d’impartialité et c’est ainsi que je conçois mon métier. Faire le choix d’un conseil 100% indépendant à son capital, offre la garantie au client d’identifier pour lui l’univers des possibles avec son patrimoine pour in fine choisir librement, et de manière éclairée, ses orientations. Enfin, s’appuyer sur un conseil extérieur, lui permet de s’éduquer avec sa famille aux multiples enjeux patrimoniaux et de créer un intermédiaire vis-à-vis des tiers, défendant ses intérêts et gage de la mise en œuvre de la stratégie définie de manière objective.
Quels sont les projets futurs pour La Rectorie Family Office?
Clément Jorez : Nous venons d’être récompensés par Leaders League en tant que meilleur family office de moins de 5 salariés. C’est une grande fierté qui m’engage auprès de nos clients. L’essentiel pour moi est de conseiller au mieux les familles, notamment à l’aune des nouveaux enjeux auxquels la génération de repreneurs fait face.
C’est pour cela que j’anticipe de développer l’équipe, autour de valeurs communes, et plus tard une ouverture à l’international. Notre goût pour ce métier est à l’image de la diversité des sujets à anticiper pour nos clients : sans bornes ni frontières.
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