Chez Meta, l’intelligence artificielle est devenue une priorité absolue. Face à une concurrence de plus en plus agressive, Mark Zuckerberg a décidé d’accélérer massivement les investissements pour rattraper — voire dépasser — les leaders du secteur. Mais à peine lancé, ce pari à plusieurs dizaines de milliards de dollars semble déjà fragilisé. En cause : la relation tendue entre le patron de Meta et Alexandr Wang, jeune prodige de l’IA recruté à prix d’or pour piloter la nouvelle stratégie du groupe.
Une ambition démesurée pour combler le retard de Meta
Depuis le début de l’année, Mark Zuckerberg a clairement affiché ses intentions : Meta doit devenir un acteur incontournable de la superintelligence artificielle. Pour y parvenir, le groupe a multiplié les investissements colossaux, notamment dans la start-up Scale AI, valorisée à près de 14 milliards de dollars.
Ce mouvement stratégique s’est accompagné du recrutement de son fondateur, Alexandr Wang, âgé de seulement 28 ans. Objectif : lui confier la direction de Superintelligence Labs, une équipe d’élite chargée de concevoir les futurs modèles d’IA capables de rivaliser avec OpenAI, Google ou Anthropic.
Un leadership jugé fragile en interne
Mais selon plusieurs sources citées par le Financial Times, la réalité serait bien plus complexe. En interne, certains employés estiment qu’Alexandr Wang manquerait d’expérience pour diriger un projet d’une telle ampleur. Si Scale AI est une entreprise clé de l’écosystème de l’IA, elle ne développe pas directement de modèles, se concentrant sur l’annotation et la structuration des données.
Un écart qui alimente les doutes quant à la capacité du jeune dirigeant à superviser la création d’un modèle de nouvelle génération, censé redonner à Meta sa crédibilité technologique.
Le micromanagement de Zuckerberg pointé du doigt
Au-delà des compétences, c’est le style de management de Mark Zuckerberg qui pose problème. Alexandr Wang aurait confié à plusieurs collègues se sentir « étouffé » par un micromanagement excessif. Le fondateur de Meta multiplierait les points de contrôle, sollicitant constamment ses équipes pour suivre l’avancement des travaux.
Cette pression permanente créerait un climat tendu, peu propice à l’innovation, dans un environnement déjà marqué par des semaines de travail dépassant parfois 70 heures. Une cadence difficilement soutenable, même pour les profils les plus aguerris.
Meta attendue au tournant sur l’intelligence artificielle
Ces révélations arrivent à un moment critique pour Meta. L’entreprise a récemment perdu l’une de ses figures emblématiques de l’IA, le chercheur français Yann LeCun, ce qui a renforcé les interrogations sur la vision à long terme du groupe.
En parallèle, les marchés financiers restent sceptiques. En octobre, l’action Meta a chuté de 11 % après l’annonce de nouveaux investissements massifs dans l’IA. Les investisseurs attendent désormais des résultats concrets, et vite.
Le prochain test majeur sera la sortie d’un nouveau modèle interne, baptisé Avocado, présenté comme le successeur de Llama 4, dont les performances avaient largement déçu la communauté technologique.
Chez Meta, l’échec n’est plus une option. Entre enjeux financiers colossaux, pression boursière et guerre mondiale de l’intelligence artificielle, Mark Zuckerberg joue une partie décisive. Mais les tensions internes, le style de management contesté et les doutes autour de la gouvernance de l’IA pourraient freiner cette ambition.
Reste à savoir si Meta parviendra à transformer cette course effrénée en véritable réussite technologique, ou si ces premières fissures annoncent un revers plus profond dans la stratégie IA du géant américain.
