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Nicolas safis, directeur de l’innovation chez Carrefour

Nicolas Safis est le directeur innovation groupe chez Carrefour, depuis 2021.

Ingénieur de formation, il démarre sa carrière chez Aibus Helicopters, puis devient consultant chez McKinsey & Company entre 2017 et 2021.

Les innovations au service des consommateurs se multiplient, et à cette occasion nous avons échangé avec le directeur de l’innovation du groupe Carrefour, Nicolas Safis, qui a répondu à nos questions.

Carrefour a lancé Carrefour Flash, une supérette où il n’est pas nécessaire de scanner ses articles grâce à des capteurs, comment réagissent les clients face à ces changements ?

Globalement bien, on essaye d’être très agile dans nos innovations. On veut éviter de faire des projets d’ingénieur, en faisant des projets tech pour la tech, on est vraiment focus sur le client avant tout.

Ça nous arrive de tester des innovations qui ne prennent pas, ce n’est pas grave, on les met dans un tiroir et puis on passe à autre chose. On a une philosophie chez Carrefour, on ne me reprochera pas d’avoir essayé quelque chose et de le mettre dans un tiroir, par contre on me reprochera de ne pas l’avoir testé, on a une vraie prime à l’action chez Carrefour, on préfère tester beaucoup de choses et d’écrémer ensuite, pour garder les deux, trois, innovations qui fonctionnent.

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Nicolas Safis
Nicolas Safis, directeur de l’innovation chez Carrefour Groupe

Quelle vision du digital avez-vous ?

On a un département innovation, on a une grande direction digitale qui est sous l’égide d’Élodie Perthuisot, la réalité est que l’innovation est partout dans la boite, nous avons la conviction que l’innovation et le digital doivent éclairer tous les étages de l’entreprise.

Nous avons lancé un programme il y a quelques semaines qui s’appelle tous digital, nous pensons que le digital doit être embrassé par tous nos collaborateurs en France, quelle que soit leur fonction, leur statut, ou leur niveau. Nous avons l’ambition de former 100 % de nos collaborateurs au digital d’ici 2026.

Concrètement l y’a des séances en magasins avec tous les employés en présence d’un formateur, le but étant d’éviter la fracture numérique dans l’entreprise.

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Pensez-vous que le métier de caissier va être amené à disparaitre ?

Non, je ne pense pas, car quand on parle à nos clients, beaucoup sont attachés aux caissières et beaucoup de personnes âgées sont très contentes de parler à ce personnel, que ça soit dans les magasins de proximités, ou les hypermarchés.

Par contre notre enjeu chez Carrefour est de proposer plusieurs parcours, parce qu’il y a des clients qui n’ont pas forcément envie de parler au personnel de caisse, ou ils sont très pressés.

Ils peuvent utiliser les bornes libres-services, ou le magasin flash. l’idée, c’est de multiplier les dispositifs et les parcours pour s’adapter aux besoins de nos clients.

Est-ce que Carrefour s’intéresse au Métaverse et aux Cryptos ?

On ne savait pas ce qu’était le métaverse il y a encore 1 an.

On a fait nos premiers pas dans le métaverse, on a acheté un terrain sur The Sandbox, on a lancé une collection de NFT, on a fait une expérience de recrutement et on continue à faire des choses, notre conviction, c’est qu’il y a une vraie prime à l’action et il y a une chance non nulle que ce soit vraiment quelque chose de transformant dans les années à venir.

Le fait que ce soit une chance non nulle, ça justifie qu’un groupe comme carrefour essaye, car on a la conviction qu’il y aura un avantage compétitif si demain ça se développe grandement. On y va avec beaucoup de détermination.

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Les utilisateurs du métaverse sont surtout des gamers, en revanche il y’a d’autres sujets que l’on ne creuse pas forcément dans le métaverse mais autour des NFT, par exemple le NFT pourrait être le programme de fidélité de demain, ça pourrait être une façon de garder un lien spécifique ou privilégié avec nos clients, par exemple pour un client gameur de Carrefour on peut avoir un NFT qui nous donne accès aux préventes quand on reçoit un stock de Playstation 5, c’est plutôt ce genre de cas qu’on explore pour faire de l’activation, pour créer de la stickiness.

Est-ce que Carrefour aura un intérêt commercial avec le Métaverse, je ne suis pas prophète, mais ce qui est sur, c’est que si demain la réponse devient limpide, nous sommes capables d’agir vite.

Sur les sujets cryptos par exemple nous avons une équipe (crypto, nft, metaverse). Nous avons décidé d’attaquer le sujet crypto avec le Brésil, car la population est beaucoup plus appétente aux cryptomonnaies par rapport à l’Europe notamment en raison de l’inflation galopante sur le réal brésilien, ils ont plus d’intérêts de s’en servir comme moyens de paiement. C’est pourquoi nous avons mis des distributeurs de bitcoins dans nos centres commerciaux situés au Brésil.

Alors qu’en France, quand on interroge nos clients, c’est majoritairement spéculatif, pour l’instant, on n’est pas convaincus d’un use case permettant à nos clients de payer leurs courses du quotidien en bitcoin.

La rédaction

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