Le 6 mars 2025 par La rédaction
Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance depuis 2013
bpifrance.fr, a récemment exprimé des opinions tranchées sur l’utilisation de la dette publique en France. Il estime que les ressources empruntées devraient prioritairement financer des investissements stratégiques, tels que la défense nationale, plutôt que des dépenses sociales qu’il juge excessives.
Une critique de l’État-providence
Lors d’une intervention sur France Culture, Nicolas Dufourcq a distingué deux phases dans la retraite : la « vieillesse » et le « moment de loisir ». Selon lui, les retraités âgés de 62 à 75 ans bénéficient d’une période de loisirs prolongée, financée par l’État. Il a critiqué cette vision, affirmant que la France consacre davantage de ressources que ses voisins européens à cette période de loisir, une situation qu’il juge insoutenable financièrement. Il a ainsi déclaré que cet argent devrait être réorienté vers la défense nationale.
La dette publique : un outil pour l’investissement
Nicolas Dufourcq a également remis en question l’utilisation actuelle de la dette publique. Il a affirmé que la dette devrait servir à financer des investissements structurants, tels que l’armement ou les infrastructures énergétiques, et non des dépenses sociales courantes. Il a illustré son propos en déclarant que la dette ne devrait pas financer « le Doliprane de ma mère »
Évolution des dépenses publiques : un déséquilibre à corriger
Le directeur général de Bpifrance a mis en lumière l’évolution contrastée des dépenses publiques depuis les années 1960. Il a observé que les dépenses sociales sont passées de moins de 10 % à environ 33-34 % du produit intérieur brut (PIB), tandis que les dépenses de défense ont chuté de 9 % à 2 % sur la même période
Pour lui, cette tendance nécessite une réévaluation des priorités budgétaires de la nation.
Un appel à la réindustrialisation et à la souveraineté nationale
Au-delà de la question budgétaire, Nicolas Dufourcq plaide pour une réindustrialisation de la France et un renforcement de sa souveraineté économique. Il considère que les petites et moyennes entreprises françaises jouent un rôle crucial dans cette dynamique et les qualifie d' »héroïques »
Selon lui, une réorientation des ressources publiques vers des secteurs stratégiques est essentielle pour assurer la résilience et la compétitivité du pays.
Ces déclarations interviennent dans un contexte où le débat sur l’utilisation de la dette publique et les priorités budgétaires est particulièrement vif en France. Elles invitent à une réflexion approfondie sur l’équilibre entre les dépenses sociales et les investissements nécessaires à la sécurité et à la prospérité de la nation.
