Le 4 février 2025 par La rédaction
Les relations commerciales entre les États-Unis et plusieurs de leurs partenaires stratégiques, dont la Chine, le Canada et le Mexique, continuent de se détériorer sous l’impulsion de la politique protectionniste de Donald Trump. En augmentant unilatéralement les droits de douane sur de nombreuses importations, le président américain a déclenché une riposte de grande ampleur de la part des pays ciblés, notamment la Chine, qui contre-attaque sur plusieurs fronts.
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TogglePékin réplique : taxation et enquêtes contre les entreprises américaines
Si le Canada, sous la direction de Justin Trudeau, a rapidement annoncé une hausse de 25 % des droits de douane sur certains produits américains de grande consommation, la Chine a choisi une réponse plus diversifiée et stratégique. Face à l’annonce d’une hausse de 10 % des taxes douanières américaines sur ses exportations, Pékin a immédiatement riposté avec une taxation équivalente sur les importations de machines agricoles, de véhicules de sport de grosse cylindrée et de camionnettes en provenance des États-Unis. Le secteur énergétique n’a pas été épargné, puisque le gaz et le charbon américains seront désormais taxés à hauteur de 15 %.
Mais la Chine ne s’est pas arrêtée là. Dans une manœuvre plus offensive, elle a également ouvert une enquête anti-monopole contre Google, accusé de pratiques anticoncurrentielles violant la législation chinoise. Cette démarche s’inscrit dans une série de mesures de rétorsion ciblant les géants technologiques et industriels américains. En parallèle, Pékin a ajouté plusieurs entreprises américaines, dont PVH Corp. (maison-mère de Tommy Hilfiger et Calvin Klein) et Illumina (spécialiste de la biotechnologie), à sa liste des entités « peu fiables », limitant ainsi leur accès au marché chinois.
Une stratégie économique à double tranchant
Si Donald Trump affirme que sa politique protectionniste vise à défendre les intérêts économiques américains, notamment en réduisant le déficit commercial et en exerçant une pression sur la Chine pour limiter le trafic de fentanyl – un opioïde impliqué dans une grave crise sanitaire aux États-Unis –, ses décisions suscitent de nombreuses critiques. L’augmentation des taxes douanières risque en effet de se retourner contre les consommateurs américains et de ralentir la croissance de certaines industries nationales, notamment dans l’agriculture et l’automobile.
De son côté, Pékin semble jouer une carte plus subtile en combinant représailles économiques et pressions réglementaires sur les entreprises américaines. La Chine sait que sa riposte ne se limite pas à un simple conflit commercial : en ciblant des géants technologiques comme Google, elle s’attaque directement à l’hégémonie numérique américaine, un domaine clé dans la compétition entre les deux superpuissances.
Une escalade aux conséquences incertaines
Alors que les tensions s’exacerbent, cette guerre commerciale pourrait bien redéfinir durablement l’ordre économique mondial. L’Union européenne et d’autres puissances économiques suivent de près ces affrontements, certains pays y voyant une opportunité de renforcer leurs relations avec la Chine ou de prendre le relais dans certains secteurs délaissés par les entreprises américaines.
Les prochaines décisions de Donald Trump et les réactions chinoises seront déterminantes. Si un apaisement semble improbable à court terme, une intensification des sanctions et des restrictions commerciales pourrait plonger les marchés dans une période de grande instabilité, avec des répercussions bien au-delà des États-Unis et de la Chine.
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