Casse sociale : Plus de 60 000 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi en 2024

African American woman feeling stressed during a video call at home.

Un record inquiétant

60 852 : c’est précisément le nombre de chefs d’entreprise qui ont perdu leur emploi en France en 2024. Une hausse de 18 % par rapport à 2023, selon l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, mené par l’association GSC et le cabinet Altares. Ce chiffre atteint son plus haut niveau depuis 2015, mettant en évidence une situation de plus en plus précaire pour les entrepreneurs.

Des petites structures particulièrement touchées

Près des trois quarts des entrepreneurs en situation de perte d’emploi dirigeaient une TPE de moins de 3 salariés. Mais la plus forte augmentation concerne les TPE de 6 à 9 salariés, avec une hausse alarmante de +30,2 % en un an. Les artisans-commerçants (+18,3 %) et les professions libérales (+16,6 %) subissent eux aussi une dégradation significative. En revanche, les dirigeants de grandes entreprises (plus de 50 salariés) voient leur taux de perte d’emploi baisser de -19,8 %, soulignant une fragilisation particulière des structures les plus modestes.

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Des profils et des secteurs vulnérables

Un tiers des entrepreneurs concernés dirigeait une entreprise existant depuis plus de 10 ans. Les entrepreneurs de plus de 60 ans sont les plus impactés, avec une hausse de +33,2 % de perte d’emploi.

Certains secteurs sont particulièrement touchés :

  • Construction : +23,7 %
  • Agences immobilières : +34,7 %
  • Transports et logistique : +29,3 %

Ces activités sont fortement exposées aux tensions conjoncturelles et aux difficultés d’accès aux financements. Au niveau régional, l’Île-de-France, la Normandie et les Pays de la Loire enregistrent les plus fortes hausses, avec des progressions supérieures à +25 %.

Des défaillances d’entreprises en augmentation

Ces pertes d’emploi sont directement liées à la hausse des défaillances d’entreprises. En 2024, 67 830 entreprises ont été concernées, dont 46 640 liquidations judiciaires. Un chiffre en hausse de +17 % par rapport à 2023. La Banque de France corrobore ces chiffres avec 66 121 défaillances recensées fin décembre 2024, soit un niveau 11 % supérieur à la moyenne des années pré-Covid.

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Des causes multiples

La montée en flèche des défaillances depuis 2022 résulte d’un double effet :

  1. Un rattrapage post-Covid : durant la crise sanitaire, les aides d’État avaient artificiellement maintenu à flot de nombreuses entreprises.
  2. Un contexte économique et géopolitique incertain, marqué par la hausse des taux d’intérêt, des coûts énergétiques et des difficultés d’approvisionnement.

Une situation qui pourrait empirer en 2025

Selon les experts, l’hémorragie n’est pas terminée. « Les liquidations judiciaires sont prédominantes et l’emploi de plus de 60 000 dirigeants a déjà été supprimé en 2024. Ce chiffre pourrait être encore plus élevé en 2025« , alerte le rapport de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs.

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Anticiper les risques pour mieux se préparer

Face à cette situation, l’Observatoire prône une gestion proactive des risques et une meilleure information des chefs d’entreprise sur les solutions à leur disposition. Hervé Kermarrec, président de la GSC, rappelle l’existence de dispositifs tels que le contrat d’assurance volontaire permettant aux entrepreneurs de se prémunir contre la perte d’emploi.

Dans un contexte où l’incertitude plane, la capacité des entrepreneurs à anticiper les difficultés et à se protéger financièrement sera déterminante pour limiter les impacts d’une crise qui semble loin d’être terminée.

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