Carrefour confirme Alexandre Bompard à sa tête et tourne la page italienne pour relancer sa croissance

Le 25 juillet 2025 par La rédaction

Le conseil d’administration de Carrefour a tranché : Alexandre Bompard poursuivra son mandat de PDG au‑delà de 2026. Dans le même temps, le groupe met fin à son aventure italienne, en cédant l’ensemble de ses activités locales à un acteur agroalimentaire du cru, NewPrinces Group, pour un montant symbolique. Une décision qui marque une nouvelle étape dans la stratégie de recentrage du géant français de la distribution.

Un renouvellement de confiance au sommet

Arrivé en 2017, Alexandre Bompard a mené des chantiers majeurs, allant de la digitalisation des opérations à la rationalisation du réseau international. Son mandat, désormais prolongé « à l’unanimité » par le conseil d’administration, témoigne de la volonté de Carrefour de consolider sa transformation sous une direction stable.
« Je suis honoré de la confiance renouvelée et déterminé à poursuivre notre trajectoire de redressement », a déclaré le dirigeant. Aujourd’hui, le groupe compte environ 500.000 collaborateurs dans le monde et reste le deuxième distributeur alimentaire français, derrière E.Leclerc.

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Sortie d’Italie : un choix stratégique assumé

La cession des quelque 1.200 magasins italiens s’inscrit dans la « revue de portefeuille » annoncée en début d’année. La filiale italienne, qui générait 4,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires (soit 4 % des ventes du groupe), pesait lourdement sur la rentabilité, affichant des pertes chroniques et grevant la trésorerie à hauteur de –240 millions d’euros.
En optant pour un repreneur de taille modeste, Carrefour évite à la fois une vente morcelée complexe et les obstacles réglementaires d’une transaction avec un concurrent majeur. La finalisation de l’opération est prévue d’ici fin 2025, et Carrefour accompagnera financièrement le projet de reprise pour assurer la continuité sociale et logistique.

Améliorer la rentabilité et se concentrer sur les marchés clés

Le retrait d’Italie doit permettre au groupe de renforcer sa présence sur des marchés plus porteurs, notamment la France, l’Espagne et le Brésil, où les marges progressent. En France, Carrefour a enregistré une amélioration de son bénéfice opérationnel courant de plus de 20 % à périmètre constant, signe que les efforts de restructuration et d’optimisation commencent à porter leurs fruits.
« Nous abordons le second semestre avec confiance et confirmons nos objectifs pour 2026 », a indiqué Matthieu Malige, directeur exécutif finances et gestion.

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Des résultats en demi-teinte mais des signaux positifs

Le chiffre d’affaires du premier semestre progresse de 3,7 %, atteignant 46,56 milliards d’euros, grâce à une reprise des volumes au deuxième trimestre. Toutefois, le bénéfice net accuse une baisse de 33 % sur la période, à 210 millions d’euros, un rappel que la route vers une rentabilité durable reste semée d’embûches.
La dynamique est contrastée selon les trimestres : –1,7 % au premier trimestre en France, puis +2,1 % au second. À l’international, le Brésil et l’Espagne se distinguent par des performances solides, confortant la stratégie de concentrer les investissements sur les zones où la marque est forte.

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Nouveaux défis : marques distributeur et transformation digitale

Si Carrefour a gagné des parts de marché grâce au rachat de Cora et Match, l’enseigne doit encore accélérer sur les ventes de marques distributeur. L’objectif est fixé à 40 % pour 2026, mais le groupe reste pour l’instant à 37,4 %, soit une progression marginale sur six mois.
Par ailleurs, Carrefour poursuit ses efforts sur le digital : développement du drive, partenariats avec des acteurs du quick commerce, déploiement de nouvelles solutions logistiques pour réduire les coûts et l’empreinte carbone. Alexandre Bompard a rappelé lors de la conférence que « l’avenir de Carrefour passera aussi par une maîtrise accrue de la donnée et des services omnicanaux pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs ».

Une transformation de long terme

Le recentrage opéré par Carrefour s’inscrit dans un mouvement plus large observé dans la grande distribution européenne, où la pression sur les marges et les nouvelles habitudes de consommation poussent les groupes à rationaliser leurs implantations. En se délestant d’un marché déficitaire comme l’Italie et en consolidant ses positions en Europe de l’Ouest et en Amérique latine, Carrefour espère renforcer son profil financier et accélérer sa mue vers un distributeur plus agile et plus rentable.

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